dimanche 9 mai 2010

Les réfugiés zimbabwéens victimes du Mondial en Afrique du Sud ?


Les Zimbabwéens, qui ont fui leur pays durant la crise politique et économique, sont la cible d'une "opération de nettoyage" à Johannesburg avant le coup d'envoi de la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud, selon un rapport publié mercredi. "Il y a eu, et cela continue, une politique claire d'aseptisation de la zone autour d'Ellis Park", l'un des dix stades du Mondial du 11 juin au 11 juillet, note dans son rapport Solidarity Peace Trust.
Selon cette organisation de défense des droits de l'homme, des arrestations sous prétexte de "vagabondage" ont lieu dans plusieurs endroits. "Ces migrants, la plupart sans-papiers, survivent dans des conditions horribles", poursuit Solidarity Peace Trust, qui évalue à un million le nombre de Zimbabwéens vivant en Afrique du Sud.
"Le plus grand mouvement de masse de population dans l'histoire de l'Afrique du Sud en est à sa septième année. Le gouvernement semble toujours avoir une politique de façade et de promesses non tenues", poursuit-elle. Des millions de Zimbabwéens ont fui leur pays ces dernières années pour tenter leur chance en Afrique du Sud voisine, première économie du continent, poussés par l'effondrement de l'économie et la crise politique sans précédent qui a éclaté au Zimbabwe en 2008.
En Afrique du Sud, ils ont été victimes de violences xénophobes en mai 2008 qui ont fait 62 morts et des milliers de déplacés. Les violences à l'encontre des immigrés se poursuivent aujourd'hui à un degré moindre. Solidarity Peace Trust a demandé au Zimbabwe d'appliquer l'accord de partage du pouvoir signé en 2008 pour sortir le pays de la crise économique et de la paralysie politique, après la défaite historique du régime aux élections organisées la même année. "Les gens ne rentreront pas chez eux tant qu'ils n'ont pas d'emploi et ne se sentent pas en sécurité", affirme cette organisation.